Les chevaux sont,
pour la plupart, élevés pour leurs performances
sportives. C’est pourquoi, seuls les individus présentant
une santé et une conformation irréprochables sont
sélectionnés pour la reproduction. Cette sélection
explique sans doute la relative rareté des affections
génétiques équines. Ces affections existe
cependant et elles peuvent causer de graves dommages dans les
élevages. C’est pourquoi, les généticiens
ont utilisé les résultats de la génomique
pour mettre à la disposition des praticiens vétérinaires
et des éleveurs des tests moléculaires simples
de détection des animaux porteurs de ces tares.
L’hyperkaliémie
périodique paralysante (HYPP, Hyperkalemic Periodic Paralysis):
C’est une maladie musculaire observée principalement
chez les chevaux de race Quarter Horse américain. Les
chevaux affectés ont une conformation très musclée.
Ils présentent, brutalement, en cas de stress, des faiblesses
musculaires. La pathologie comparée avec l’espèce
humaine a permis à des chercheurs de Californie et de
Pittsburg d’identifier le gène muté responsable
de cette maladie. Ce gène code pour un canal potassique.
Les cellules ne sont alors plus capables de réguler leur
quantité de potassium intracellulaire , ce qui provoque
des contractions musculaires involontaires. Mais les contractions
répétées en cours d’exercice ont
pour conséquence une hypertrophie musculaire. Cet aspect
est recherché dans modèle du Quarter Horse américain.
Les éleveurs ont sélectionné des animaux
pour ce caractère. De ce fait l’hypertrophie musculaire
du Quater Horse peut être considéré comme
la cause et la conséquence de cette tare. Cependant,
les individus atteints sont inaptes à la course. L’HYPP
est transmis par un gène dominant. Une seule copie du
gène est responsable de la maladie. Les chevaux avec
deux copies du gène paraissent être plus sévèrement
affectés. Un test moléculaire a été
développé par des scientifiques de l’Université
de Californie et de Pittsburgh. Il est disponible commercialement.
Le syndrome d’immunodéficience
sévère combiné (SCID, Severe combined Immunodeficiency
Disease): C’est une anomalie congénitale
rare du cheval Arabe se traduit par une absence totale de défenses
immunitaires. Les chevaux affectés meurent dans les 3
mois suivant leur naissance à la suite d’une infection
opportuniste, bactérienne, virale ou fongique. Cette
affection est dénommée : immunodéficience
combinée sévère (SCID). Le SCID est transmis
par un gène récessif. Cela veut dire que les poulains
affectés héritent d’une copie du gène
des 2 parents. Des chevaux avec une seule copie du gène
ne sont pas atteints, ils sont, en revanche toujours porteurs
sains. La mutation du gène a été identifiée
par des scientifiques de l’Université du Texas.
Un test en génétique moléculaire est disponible.
Environ 8% des chevaux Arabes aux USA sont porteurs. Seuls les
croisements entre deux individus porteurs du gène muté
donnent naissance à un poulain atteint d’immunodéficience.
L’épidermolyse bulleuse
jonctionnelle (JEB, Junctional Epidermolysis Bullosa):
Cette maladie de la peau est observée chez le Cheval
de trait Belge. Elle consiste en une absence d’épiderme
à certains endroits du corps chez le poulain nouveau-né.
Puisque la peau est une barrière importante contre l’infection
bactérienne, cette tare est responsable de maladies bactériennes
sévères et conduit à la mort des poulains
affectés. Le caractère génétique
est récessif puisque les porteurs du gène sont
normaux et que leurs produits peuvent être atteints. Cette
affection cutanée équine est proche d’une
maladie chez l’Homme appelée Epidermolyse bulleuse
jonctionnelle (JEB, Junctional Epidermolysis Bullosa). Le gène
de la maladie équine correspond au gène de la
maladie humaine similaire. Des scientifiques français
ont identifié la mutation causale et développé
un test moléculaire afin d’identifier les porteurs
sains de la maladie. L’asthénie
dermique héréditaire localisée équine
(HERDA, Hereditary Equine Regional Dermal Asthenia):
C’est une maladie dégénérative
rare de la peau rencontrée chez le Quarter horse américain.
Elle est provoquée par un gène récessif,
deux copies du gène muté sont nécessaires
pour que la maladie se manifeste. Les poulains malades paraissent
normaux à la naissance mais avant l’age de 1,5
ans ils commencent à présenter des lésions
cutanées consécutives à de légères
abrasions. Des scientifiques de l’Université de
Californie ont cartographié et identifié la mutation
génétique responsable de cette affection. Un test
de génétique moléculaire est disponible
pour détecter les porteurs du gène responsable.
Le syndrome létal
du poulain blanc (OLWFS, Overo Lethal White Foal Syndrome):
Ce syndrome est lié au gène overo (O). Une copie
du gène produit un patron de coloration blanc. Deux copies
du gène sont responsables de malformations congénitales
chez le poulain. Ils naissent blanc et meurent très rapidement.
La pathologie comparée avec la clinique humaine (maladie
de Hirschprung) a permis à des chercheurs de l’Université
du Minnesota, de l’Université de Californie et
d’Australie de découvrir la mutation causale de
cette anomalie mortelle. Un test en génétique
moléculaire est disponible, il permet les accouplements
raisonnés. La
déficience en enzyme branchante du glycogène (GBED,
Glycogen Branching Enzyme Deficiency) est une
maladie récessive simple qui perturbe le métabolisme
du glycogène et qui entraîne la mort précoce
du poulain. Elle a été constatée chez les
chevaux de trait et le Paint horse. La base génétique
de l’affection a été déterminée
et un test moléculaire a été développé
par des scientifiques de l’Université du Minnesota. |