Question 4:
Pourquoi y a- t- il tant de couleurs de robe
chez le Cheval ?
On considère que chez les animaux sauvages
les mutations ont souvent abouti à des couleurs de pelage
qui leur permettent à se confondre dans leur biotope.
On estime que la couleur isabelle du cheval de Przewalski est
celle de la robe primitive et que tous les chevaux avaient cette
coloration il y a 10 000 ans. Il est probable qu’un individu
présentant de larges plages blanches dans son pelage
était plus facilement repéré par ses prédateurs
au sein du troupeau. Les chevaux ont été domestiqués
il y a environ 6000 ans. Avec la domestication la sélection
a débuté. Celle-ci s’est d’abord faite
sur des caractères faciles à distinguer, la couleur
du poil notamment. C’est ce qui explique que tous les
animaux domestiques (Chat, Chien, Vaches, Moutons, Cheval, Chèvre
et Cochons d’inde…) tout en appartenant à
la même espèce, présentent, au sein de celle-ci
une grande variabilité de couleur. D’où
vient la couleur ? Nous débutons l’identification
les gènes responsables des différents patrons
de robe. Il existe un gène qui détermine si un
cheval produit du pigment noir ou seulement du pigment roux
dans ses crins. Un autre qui détermine si le noir se
trouvera dans tous ses poils ou seulement dans ceux de sa crinière,
de sa queue ou de ses jambes. Il y a plusieurs gènes
qui diluent les couleurs de la robe rousse ou de la noire pour
créer le palomino, le daim (buckskin), le sabino ou le
blanc. Plusieurs gènes interagissent pour produire les
différents motifs que nous appelons appaloosa. Un gène
appelé « gris » provoquerait un changement
du couleur de tous les crins, il les colore en blanc lors du
vieillissement du cheval. La sélection
sur la couleur de la robe fut probablement la première
utilisation de la génétique chez le Cheval, peu
après leur domestication. En effet, une simple mutation
d’un gène provoque un changement de couleur, l’effet
est immédiat et facilement observable. Cette sélection
sur la couleur procure une satisfaction rapide, beaucoup plus
gratifiante que celle portant sur les performances ou l’état
sanitaire et la conformation qui demande des générations,
donc du temps et qui sont beaucoup plus aléatoires, les
phénotypes étant moins évidents. Nous
savons que le gène « tobiano » crée
des taches blanches mais nous ne savons pas pourquoi les taches
se trouvent là où elles sont situées. Par
exemple, pourquoi des chevaux sabino ont presque toujours du
blanc sur la partie distale des membres et jamais au-dessus
du genou ? De même, le gène d’appaloosa a
été identifié mais il y a au moins dix
différents types de motifs blancs appaloosa. Le prochain
défi de la génétique des robes est la compréhension
du déterminisme des nuances de couleur et des modifications
des différents patrons.
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